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Paris 2024 : Valentin Madouas et Christophe Laporte appliquent le plan du professeur Voeckler pour monter sur le podium

Quand Kévin Vauquelin franchit la ligne d’arrivée de la course olympique, samedi 3 août, le Français a la tour Eiffel derrière lui pour la carte postale et deux copains ivres de bonheur devant pour les souvenirs de ses vieux jours. « Valentin [Madouas] et Christophe [Laporte] me disent qu’ils font deuxième et troisième. C’est génial, je ne savais pas du tout où on en était », lâche le Normand, « rincé par les montées de Montmartre », mais presque aussi heureux que lors de sa victoire d’étape sur le Tour de France, le 30 juin à Bologne (Italie).
C’est aussi cela, le charme d’un vélo sans oreillettes : le plaisir de la surprise. Pour l’équipe de France, elle est plutôt bonne avec les médailles d’argent et de bronze de Valentin Madouas et Christophe Laporte ; les premières depuis 1956 dans la course en ligne masculine et Arnaud Geyre, vice-champion olympique à Melbourne, en Australie. Deux coureurs sur le podium sur quatre au départ, le ratio est assez remarquable pour des Français loin d’être les favoris.
Mais les Bleus ont une botte secrète : leur sélectionneur Thomas Voeckler. « Je ne vais pas mentir, la tactique de course me prend beaucoup de temps dans ma tête », confiait-il au Monde en 2021. Plan A, B, C ou D. Le Vendéen est capable de réciter l’alphabet du cyclisme. Coureur aux moyens modestes au départ, Voeckler s’était forgé un palmarès de champion avec sa « tronche », quelques coups de bluff et sa science de la course.
Le sélectionneur a gardé la main. Son palmarès en tant que stratège du cyclisme tricolore masculin parlait déjà pour lui avant ces Jeux : deux titres de champion du monde avec Julian Alaphilippe (2020 et 2021), deux titres européens en 2023 avec le relais mixte et Christophe Laporte (également vice-champion du monde en 2022). A l’arrivée, Voeckler le chef d’équipe ressemble au Voeckler coureur : chambreur et gouailleur devant les micros. « Mais bien sûr que ça va, c’est quoi cette question de journaliste qui débute ? Le meilleur coureur a gagné [le Belge Remco Evenepoel] et derrière les gars se sont arrachés pour faire argent et bronze. On n’a aucun regret. »
Malgré un Julian Alaphilippe comme potentiel candidat à la victoire, le patron des Bleus avait demandé à ses hommes de courir caché sur les deux premiers tiers d’une course de 273 km. « Il ne fallait pas travailler en tête de peloton pour éviter de cramer un bonhomme. L’échappée aurait pu prendre trois quarts d’heure que j’aurais toujours dit ne pas venir rouler », raconte Voeckler. La seconde partie du plan était de suivre les mouvements de course lors des trois tours du circuit parisien. « L’idée était d’avoir toujours un coup d’avance et de rétablir les situations quand elles étaient défavorables », confirme Vauquelin.
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